Meubles d'étude. Finition inspirée des meubles laqués de Jean Dunand, réalisée avec des coquilles d’œuf d'autruche

Pour ce projet, la forme nous était imposée, mais la finition laissée libre. Les courbes, des style art déco, invitaient à une recherche de finitions et matières dans l'esprit de cette période. Entre les deux guerres, le style s'ouvrant à une liberté nouvelle, dans les formes, plus légères, élancées, et dans les matières, avec l'arrivée du galuchat, peau de raie ou de requin, du parchemin (peau de chèvre), des techniques laques venues de Chine et du Japon, des incrustations diverses, os, ivoire, corne, coquilles d’œuf, marqueterie de paille...

J'ai choisi d'explorer les techniques de mosaïques de coquilles d'oeuf et de laque, tout en laissant apparent des essences de bois locaux : noyer et frêne, plaqués sur du massif et un lamellé collé de frêne également.

Les pieds sont en hêtre, usinés par gabarit à la toupie, puis mis en forme à la main au moyen d'outils traditionnels : tarabiscot, wastringue, rape, racloirs.

Les parties en bois visibles sont huilés à l'huile de lin, une finition mate qui fait ressortir le grain et l'aspect naturel du bois, créant un fort contraste avec la laque, au poli brillant. La laque n'est pas une laque 'naturelle', c'est une laque de carrosserie polyuréthane. L'expérience, c'est apprendre de ses réussites, mais aussi de ses erreurs. A refaire, j'utiliserais une gomme laque teintée aux pigments, pour pouvoir jouer avec la transparence et les teintes de noirs, et pour donner un brillant plus profond en évitant d'utiliser des matériaux non renouvelables. La gomme laque est tirée du suc sécrété par certains insectes, et donc entièrement renouvelable. Elle est aussi réversible, donc peut être reprise et restaurée, tandis qu'une rayure sur une laque PU ne pardonne pas...